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La petite jokho
7 septembre 2008

Rencontre inusité

fee58_8x8apDepuis un certain temps le sujet de discussion que j'ai avec mes amis est la fameuse libération conditionnelle des criminels qui à mon avis est souvent accordée "at large" comme on dit. Selon mon avis, il est facile pour un individu de faire croire à sa bonne volonté quand la liberté est devant lui. Pourtant trop de fois, des tueurs, violeurs, pédophiles ont été libérés sous conditions et presqu'aussitôt ils ont récidivés. Ce qui veut dire que des victimes se sont ajoutées à la liste déjà bien longue. Et selon les psy machin, ces personnes étaient aptes à vivre en société. BEN OUI !!!! La belle affaire. Bref, à mon avis, ils devraient purger leur sentence jusqu'à la fin et encore.

Jeudi soir, à mon boulot, j'appelle un client pour faire une mise à jour à ses polices d'assurances. Et mine de rien, la conversation bifurque sur qui est mon client. Un policier qui est retraité parce qu'il a été victime d'un fou de la gachette. Voici son histoire.

Le 22 mai 1993 durant la nuit, Walter Filipas et sa collègue sont appelé pour aider un chauffeur de taxi qui a été attaqué par des jeunes près du dans le parc de la Place du Canada. En voiture, ils entre das le parc pour interroger des gens qui auraient pu avoir vu quelque chose. Ils interpèlent un homme élégemment vêtu, assis à un banc. Walter baisse la vitre de la voiture et dit: "Excusez, monsieur...". Celui-ci se lève, s'approche et sort un fusil 9mm et lui tire au visage, sous son oeil droit et tire une seconde fois sur le coté de sa tête. Les deux balles ont traverser son crâne pour atteindre à la tête sa collègue, Lucy Krasowske aussi qui était assise coté chauffeur. Les balles ont fait un ricochet sur la grille qui sépare l'habitacle de la voiture et l'une des balles a traversé la nuque de Lucy pour ressortir au visage. Elle a quand même sorti de la voiture pour voir l'individu et pour finir, il a pris le fusil de monsieur Filipas pour tirer dans la jambe de Lucy. L'homme est Claude Forget qui venait de s'évader de prison. Ni Lucy, Ni Walter pouvait savoir qui il était au moment qu'ils interrogaient l'homme.

Walter me parlait avec calme, il me disait sa joie de vivre mais aussi de l'amertume qui l'accompagnait au fil des jours car à cet instant sa vie a basculé totalement. Sa femme a subit un choc, elle est diagnostiquée névrosée post trauma au plus haut degré, elle a tenté de mettre fins à sa vie plusieurs fois. Walter et elle ont vécu des moments difficiles, des crises dans leur vie de couple, et j'en passe. Walter ne sera plus jamais l'homme qu'il a été avant ce jour fatidique. Les médicaments, l'alcool ont acompagnés cet homme qui aujourd'hui peut dire fièrement qu'il a tout laissé derrière et il avance dans la vie avec sa dignité et sa fierté d'être un homme qui a survécu.

En tant que courtier, au moment de ces confidences, j'ai écouté, j'ai senti et aussi j'ai eu la gorge nouée par les émotions. Une colère se réveillait en moi. On aurait cru à cet instant qu'il pouvait lire mes pensées car il a dit qu'il avait monté une organisation pour débattre la libération conditionnelle. Bien sûr cela a commencé avec le refus de laisser sortir ce Claude Forget qui n'est nullement apte à vivre en société. Mais aussi pour faire changer la loi, et les conditions d'admissibilité à la libération conditionnelle. Lui et Lucy oeuvre ensemble, encore, pour cette cause maintenant.

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