par un beau matin.....
D'hiver, je pris le métro comme tous les satanés de matins de semaine que Dieu apporte. OHHHHH qu'elle parle bien cette petite Jokho. Bref, assez de beaux mots pour le moments. Je prend donc place à un siège seul et devant moi s'assoit une jeune femme noire, dans la vingtaine, mignonne. Bien sûr j'embarque à un terminus ou plutôt un début de ligne de métro donc les gens entrent graduellement. Une vieille dame entre, chargée de sacs hétéroclites et s'assoit aussi sur les bancs de l'autre coté des portes du wagon dans lequel je suis. D'autres voyageurs prennent place aussi dont un jeune homme, noir et étudiant.
J'ouvre mon journal et commence à lire les articles paisiblement. Voilà que la vieille dame s'approche de moi, se penche pour me parler discrètement en lançant des regards vers la jeune femme noire qui apparemment semblait concentrée à réviser ses livres de classe. Et elle me dit :
- Vous savez, madame, cette noire, il faut faire attention, il faut faire attention avec les nègres et ..................
Je la regarde, réalisant que j'ai affaire à une femme étroite d'esprit et bien décidé à lancer un venin de racisme que je ne saurais tolérer. Son regard vers cette jeune fille en dit long sur ses pensées. Je lui répond dans mon parlé créole des plus parfaits:
- Ha bon? qu'est-ce qui se passe toi? Tu es venu m'emmerder avec ton racisme? tu ne vois pas que je suis noire? Haïtienne? Non mais ça va pas la tête toi? Tu es raciste toi hein?? Vieille chipie m'insultée comme ça! Insulter ma soeur devant moi? Je vais porter plainte, tu vas voir sale blanche sans coeur.
Et elle est retournée s'assoir copmplètement démontée, désorientée et surtout embêtée. Elle n'aurait jamais cru qu'une femme blanche comme le lait avec les yeux bleus aurait répliqué en créole et avec un accent des plus parfait. Et ceux qui me connaissent savent que je peux être très bonne immitatrice. Pas ma faute, vous savez, j'ai trempé dedans pendant plus de 20 ans. Toujours est-il que cette dame a quitté le wagon en courant presque et tout simplement parce que la jeune femme assise devant moi riait ainsi que le jeune homme noir qui avait les larmes aux yeux de rire. Elle a appris ce matin là qu'il ne faut pas parler contre une catégorie de personne à une étrangère. Elle a eu sa leçon je crois. Sans oublié qu'elle-même pouvait attirer des regard méprisant ou des pensées peu flatteuse sur sa personne car franchement elle ne sentait pas très bon et son allure négligé de clocharde n'inaugurait pas le respect. Du moins en ce qui me concerne, elle fait partie des gens méprisables non pas parce qu'elle est ce qu'elle est physiquement ou en apparence mais pour ses pensées négative et méprisante envers les autres.
Suite à ça, j'ai repris la lecture de mon journal, et j'ai jeté un regard vers la jeune fille qui me regardait encore ébahie, je lui ai fait un petit clin d'oeil et elle m'a remercié. Le jeune homme quant à lui, a applaudi et cela m'a fait chaud au coeur. Car j'ai eu peur quelques secondes d'avoir laissé l'impression que je me moquais d'eux alors que je voulais juste que cesse ce mépris envers les gens d'ailleurs sans les connaitre.