voyage
Je marche comme un automate sur les quais du métro. Je croise les mêmes regards amorphes, sans étincelles, à la limite sans intelligence. Comme un troupeau de vaches allant dans le clos, nous marchons sans autre but que de prendre la porte d'entrée ou la porte de sortie sinon s'engouffrer dans le train du métro. Quelle est le but de ce comportement? Gagner sa place au soleil? Ben voyons!! Tout ce que je peux imaginer que l'on gagne c'est de quoi se nourrir et se loger. Bref, parfois j'ai le sentiment de jouer dans un film de classe B en noir et blanc, couleur de la neige sale de la ville.
Odeur de sueur, odeur de renfermé qui imprègne nos manteaux, nos foulards, nos gants. L'odeur de l'ardeur qui relâche, du désespoir et de la monotonie. À peine perseptible mais si présente. Entassés dans le wagons, les uns sur les autres, partageant les microbes, nous laissons l'autre envahir notre bulle. On se marche sur les pieds les uns, les autres. Personne ose réagir. C'est devenue une habitude, le réflexe du voyageur des tunnels souterrains de la ville. Ne pas voir. Ne pas vouloir voir. Chacun se cache derrière le quotidien qui déteint sur nos doigts poisseux, ne sachant quel barre tenir car elles sont toutes remplies de je ne sais trop quoi mais qui ne me tente pas de découvrir.......
Je déambule dans ma bulle, entourée de bulles autour d'un univers morne et sans attrait vers un destin aussi pathétique que puisse être l'être humain