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La petite jokho
28 novembre 2009

J'aime parler avec MF

vpueb9s5Quand j'engage une conversation avec MF c'est certain que j'ai de la matière à la réflexion. Souvent je réagis vivement face à certains de ses propos mais aussi je me remets en question ou je valide ma personnalité et je réalise que je m'aime bien. Le mot clé est sensible. On sait ce qu'il veut dire du moins je le crois. Et j'ai fais une rétrospection sur moi. J'ai cherché aussi loin que permis pour savoir d'où venait ce qualificatif que l'on m'attribue depuis si longtemps.

Dans mon enfance j'ai vécu entouré de violence verbale et physique. Je revois des scènes pas trop invitantes à raconter mais, oui je réagissais. Aujourd'hui je dirais que c'était la terreur qui me faisait pleurer, la perte de mon univers me faisait paniquer. On me disait sensible car je pleurais facilement.

Quand mes parents se sont séparés je pleurais beaucoup car je me retrouvais une mère fragile et hystérique, une fin de semaine sur deux j,allais chez un père buvant tout son amertume et il ne savait dire que des vacheries sur ma mère. Autant dire que je vivais une sorte de cataclysme émotif dans lequel je me perdais dans les émotions vives et pénibles. On me disait sensible.

Quand je pleurais excessivement et que je ne savais pas mettre les mots sur ma douleur de me retrouver seule devant une mère dépressive devenue alcoolique et la charge d'éduquer un frère et une soeur plus jeune que moi pesant lourdement sur ma conscience de mes 8-9 ans on me lançait un verre d'eau froide au visage pour me ressaisir parce que je frisais l'hystérie selon eux, et que c'est parce que je suis trop sensible.

Et quand j'ai décidé de partir parce que je recevais encore à 17 ans des baffes et des raclées que ma mère m'infligeait pour se soulager de ses frustrations on disait que j'étais terriblement trop sensible.

Et plus tard j'ai réalisé que je n'étais pas hystérique, farfelue, névrosée ou encore délirante mais tout simplement fragilisée face à une succession de coups difficiles de la vie. Et effectivement je suis une femme sensible et parfois émotive mais je suis réfléchie. Je deviens sage avec le temps.

MF m'a rapporté un anecdote ou il décrit la réaction d'une personne qui a de la sensibilité face à une situation qu'il me raconte alors que moi je n'y voit que de la sensiblerie. Excès de sensibilité en fait. Ça me ramène à un événement particulier que j'ai vécu quand la DPJ m'avait retiré la garde des enfants et suite à une grosse dépression j'ai du mettre mes meubles en entreposage et aller chez ma mère quelques temps. À ce moment là ma mère avait le droit d'avoir les enfants une fin de semaine par mois. Un soir que je revenais de l'université, pour terminer mon perfectionnement en assurances, ma mère pleurait à fendre l'âme et je n'arrivais pas à saisir ce qu'elle baragouinait aux travers de ses sanglots. Je me suis fachée car j'entendais le mot enfant à travers ce méli-mélo d'hystérie et j'ai lancé un HEY avec autorité et froideur. Mon coeur battait fort car j'imaginais le pire. Mais non, la DPJ refusait les droits de visite de mes enfants à ma mère car j'y vivais sans leur consentement et sans avoir été avisé de ma décision. Et je suis restée de glace. Pourtant je voulais crier ma peine mais je ne voulais pas empirer les choses. Ma mère m'a regardé et m'a lancé d'un geste théatral " tu es un coeur de pierre!!!!!" QUOI??? Moi??? Non pas du tout mais je ne voulais pas gaspiller mon énergie à pleurer alors que je devais rassembler mes forces pour lutter contre cette injustice qui a duré un autre 3 ans. Finalement j'ai gagné sur toute la ligne au point que j'ai non seulement gagné ma cause à la cour mais aussi obtenu le droit de poursuivre à la cour la DPJ pour ne pas m'avoir apporté aide et assistance tel que stipulé dans leur mandat.

J'ai gagné un combat, j'ai gagné aussi une victoire pour plusieurs familles qui ont vécu des situations semblables car ce n'est pas vrai que la DPJ est toujours correcte dans ses agissements. Je l'ai fait parce que j'étais sensible à une cause. j'étais sensible à ce que l'on faisait vivre à mes enfants et à combien d'autres aussi? Je voulais que cette forme de "folie de puissance" cesse. L'important c'est que j'ai canalisé mes énergies pour agir avec force et adresse dans une cause et c'est ce que j'appelle être sensible.

Sensible veut dire avoir de la compassion, de la sympathie, de la délicatesse et savoir doser ses émotions devant l'être qui vit de la peine ou autre et qui est devant nous. Se mettre à pleurer et perdre ses moyens n'aide pas la personne qui vit une situation délicate. Pleurer parce que l'on a de la compassion pour une personne c'est bien mais de s'approprier la peine de l'autre pour en faire la notre il y a une grosse différence et ce n'est plus de la sensibilité mais un problème de personnalité.

Quand je vois de l'injustice ou de la violence faite aux enfants, aux gens démunis, aux animaux je rage mais je sais que cela ne donne rien. Pleurer non plus, mais agir reste la meilleure façon de démontrer notre sensibilité à une situation, à une cause. Je semble dure comme le roc pour certain et pour d'autres je deviens efficace car le mot action me vient en tête quand une situation qui me touche se présente à moi. MF en a fait l'expérience je crois. Il a vécu une situation dérangeante et il a fait appel à moi. Il a pensé à moi, probablement parce que je semble en contrôle. Oui on peut le dire quand il est question d'action devant un sujet qui me touche j'agis sur le champ. Il faut que quelque chose se passe et si je ne peux rien changer alors je deviens empathique et avec délicatesse je supporte celui qui est dans le chagrin.

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